Depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010, le Plateau Central est devenu un centre d’intérêt national et international. Des Haïtiens, patriotes et consciencieux voudraient le développer, des institutions et des individus de nationalités diverses ont jeté leur dévolu sur cette zone encore vierge.

On organise des réunions entre la Société civil et les collectivités locales pour le développement des Communes de Saut-d’Éau, de Lascahobas et Belladère. On annonce des postes de sécurité d’envergure tout au long de la frontière avec la République Dominicaine, des constructions de routes, des programmes de développement dans plusieurs communes, et on conclut qu’un brillant avenir attend le Plateau Central.

L’Union Européenne (UE) et le « Le Fonds d’assistance économique et social » (Faes) ont déjà dépensé plus de $500,000 pour financer des projets sou la supervision de Faes. Le but des projets est de faciliter une étroite collaboration entre les Conseils Municipaux pour « l’élaboration de plans de développement commun dans chacune des communautés communales. »

De son coté, Isabelle de Goussencourt, représentant l’Union Européenne, réaffirme l’importance essentielle de la décentralisation avec « le support politique public et le mécanisme financier nécessaire. » C’est ainsi que le projet de collaboration entre la Société Civile et les communautés communales de Mirbalais, Thomonde, et Hinche était financé par l’Union Européenne.

Cependant, alors que Odel David, assistant directeur-général de Faes applaudissait les résultats de la collaboration parmi les communautés communales, la Société Civile n’avait pas encore identifié les points spécifiques pour le développement du projet. On semble envisager toutefois des domaines d’activité comme le commerce, le tourisme, l’agriculture ou l’élevage dans les communautés.

Une organisation appelée Medishare avait déclaré : « Le Plateau Central d’Haïti est pauvre et désolé. Mais, ses villages, pauvres et isolés, sont riches en carreaux de terre non-développés. De la terre qui attend d’être remuée. De l’eau qui attend d’être canalisée. Des enfants qui attendent d’être scolarisés. » Le projet Medishare est une organisation non-profit fondée en 1944 par les Drs. Barth Green et Arthur Fournier à l’université de Miami Miller School of Medicine. En coopération avec d’autres organisations et une infrastructure établie, le Projèt Medishare se présente comme un grand modèle des besoins nécessaires aux Buts du Millénium pour réaliser leur potentiel. « Cette organisation affirme que sa vision à long terme a toujours été d’éduquer les Haïtiens et les rendre auto-suffisants. »

Medishare a en outre déclaré que Haïti est un pays riche en possibilités. « Une terre opportune pour les corporations non-profit et les individus d’établir un exemple sur la façon ‘village-par-village’ nous pouvons supplanter les plus grands défis et obstacles du développement. » Alors que Medishare considère le développement du Plateau « village-par- village », l’Union Européenne et Faes envisagent de procéder « ville-par-ville » dans lesquelles sont situées les villages. Il ne semble pas qu’il y ait de dialogue encore moins de coopération entre ces diverses organisations de bonne volonté.

Une année plus tard, les 9 et 10 juillet 2011, l’Initiative de la Société Civile (ISC), le Conseil Haïtien des Acteurs non Étatiques (CONHANE) et la délégation de l’Union Européenne en Haïti ont organisé une foire gastronomique et artistique à Mirebalais. Tenue sous le thème « Décentralisation pour mieux reconstruire, » cette foire, parait-il, était l’occasion pour les organisateurs de faire l’éloge de la décentralisation, « et pour montrer du doigt les potentiels du Boucle Centre-Artibonite, une initiative du Comité Interministériel d’Aménagement du Territoire (CIAT), dans le but d’attirer des investisseurs dans le Plateau Central. »

Tout au long des rapports de presse louangeant ces initiatives parcellaires il n’y a pas eu de suggestions spécifiques sur les lieux d’établissement possible d’entreprises successibles de mieux servir un programme de développement communal ou urbain. Toutefois, le développement de toute communauté doit comprendre en plus d’une entreprise, source d’emploi, des facilités de logement adéquat, de bonnes écoles avec des professeurs qualifiés, des cliniques de santé, des parcs et centres de récréation, des agglomérations de commerce, et tous autres components qui peuvent faciliter un développement valable et durable.

D’après la Carte de Pauvreté d’Haïti publiée en 2004, le plateau Central est le troisième département du pays avec une superficie de 3674 km2 après l’Artibonite 4983 km2, et le Nord 4834. Cependant, avec une population de moins de 600,000 habitants, le Plateau Central est le département le moins peuplé avec une densité de seulement 153 en comparaison avec le département de l’Ouest qui a une densité de 640. Un plan d’ensemble étudié et développé par des urbanistes et architectes expérimentés peut faire du Plateau un Centre Métropolitain de grande envergure.

Un projet pareil couvrirait une superficie à peu près similaire à celle de Toulouse, 3,700 km2, la quatrième ville de France qui comprend une zone rurale, une zone urbaine et une zone métropolitaine. Cela veut dire qu’un développement rationnel du Plateau comprendrait une région agricole, une région urbaine et une région industrielle. Toulouse est le siège de l’industrie Aerospace européen, d’Airbus, du système de position Galileo, du système SPOT satellite, du CNES Centre Spatial de Toulouse (CST) qui est le plus large centre spatial d’Europe. Son illustre université, fondée en 1229, est la plus vielle d’Europe avec 97,000 étudiants.

Le Plateau Central peut et doit devenir le point de départ d’un brillant avenir pour Haïti. Il est temps de voir grand. Les Haïtiens peuvent ne pas arriver au niveau de leur espoir, mais ils doivent tous maintenir en vie la poursuite de leurs rêves. Un projet de cette envergure assurera du travail pour environ deux millions d’Haïtiens durant plusieurs années et stimulera des programmes de développement dans les départements voisins et au-delà. C’est un rêve qui planifié avec compétence peut devenir une glorieuse réalité dépendant du dynamisme et du patriotisme de tous ceux qui auront la responsabilité d’envisager un grand devenir pour Haïti qui doit revivre, triomphant, son statut glorieux de première République Noire.

Leave a comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *